Le CPER INSECT s’associe à l’Université de Poitiers, la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société, le Pôle Image Magelis, le Centre Universitaire de la Charente, le département de la Charente et la Cité internationale de la BD pour proposer un nouveau colloque international qui s’inscrit dans le cadre des « Rencontres d’Angoulême, penser, comprendre la bande dessinée » et aura lieu du 5 au 7 décembre 2016. Intitulé Figures du corps augmenté dans la bd, il porte sur les rapports du corps et de ses transformations par de la technologie, par des modifications visu elles qu’il subit dans toutes les formes de récits graphiques (comics, manga, bande dessinée francophone).

Des gueules cassées de la première Guerre Mondiale aux corps fantasmés contemporains de la transhumanité, des corps réparés revenus d’Irak au corps appareillé de Pistorius, le corps augmenté pourrait répondre à toutes les déficiences ou défaillances du corps biologique, ceci dans des versions aussi effrayantes que spectaculaires. Cette fascination de l’Humain se déploie dans la BD, à travers toute une histoire visuelle et graphique par laquelle s’affirme le besoin de réparer, de modifier, de suppléer et d’augmenter un corps humain abîmé, mutilé mais aussi structurellement et naturellement imparfait et limité.

Les formes héroïques et superhéroïques figurent autant d’exceptions, d’extensions et de versions de néocorporalités servant tout autant un imaginaire de la puissance corporelle qu’un désir de dépassement des limites du corps humain, du schéma corporel et de la finitude. Mais gagner ou perdre en corporel entraîne des coûts et des conséquences tant collectives qu’individuelles, tant autour des utopies sociétales que des fantaisies psychiques voire psychopathologiques, chez ceux qui découvrent les limites et possibilités de l’augmentation et font l’expérience qu’une corporalité alternative est envisageable, littéralement ou fantasmatiquement.

On s’intéressera dans ce colloque, et dans la continuité de la réflexion entamée depuis 2014 sur les rapports de la BD et du corps, aux rapports du corps et de ses appareillages, des modifications visuelles, narratives, graphiques qu’il subit dans toutes les formes de récits graphiques séquentiels qui interrogent les imaginaires du corps augmenté, de la trans et de la posthumanité. Nous pourrons envisager les effets, tout d’abord, du côté des lecteurs et des dessinateurs eux-mêmes, quant aux possibilités, dans la création graphique sans limite, de représenter un corps virtuel, fantasmé, imaginaire ou idéal qui dépasse les limites de l’humain, ou de mettre en images des transformations corporelles et psychiques intrinsèques au sujet (cf. les mutants par exemple dans les mangas pour adolescents figurant le passage pubertaire). Par ailleurs, nous réfléchirons du côté de l’histoire des personnages de BD au corps augmenté, à la place de l’augmentation dans l’histoire de leur vie, bien souvent compensation d’un manque ou d’une souffrance, et à l’usage ambivalent de l’augmentation à l’œuvre chez ces héros de papier.

Entrée gratuite sur inscription par mail à l’adresse suivante  jgermon@magelis.org
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