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CPER 2007-2015
Programme « Apprentissage, Education et Cohésion Sociale »
Coordonné par la MSHS, le programme « Apprentissage, Education et Cohésion Sociale » a mobilisé à son origine des chercheurs de plusieurs domaines :
Sciences humaines, économiques et sociales
CeRCA (UMR 7295), FORELL (EA 3816), TECHNE (EA 6316), GRESCO (EA 3815)
Sciences juridiques
CECOJI (FRE 3500), IDSS (EA 2247), ERDP (EA 1230), IDP (EA 2623), EPRED (EA 1228)
Sciences, physiques, mathématiques, mécanique et informatique
XLIM-SIC (UMR 7252).
Son organisation s’est appuyée sur quatre thématiques :
1- Contextes et apprentissages fondamentaux
Deux actions ont été conduites dans ce thème, une première sur l’écrit et sa maîtrise, une seconde sur le rôle des contextes d’apprentissage
2- Ressources technologiques pour l’apprentissage
Ont été abordées principalement les stratégies attentionnelles des apprenants
3- Exclusions scolaires, itinéraires de vie et diversités des apprentissages
Cette thématique a analysé les parcours individuels de formation et d’insertion
4- Mutations et instruments juridiques de la cohésion sociale
Ont été traités les dispositifs d’insertion par l’économie, ainsi que les questions d’exclusion des systèmes de santé
Doté d’une enveloppe de 1,25 M€ sur 7 ans, ce programme a permis de financer des recrutements d’ingénieurs en appui des recherches, ainsi que les plateformes expérimentales de la MSHS.
Le bilan scientifique s’articule autour de trois plans :
1- Une analyse fine des ruptures scolaires et sociales au travers d’une analyse des parcours, d’une identification des facteurs de ruptures.
Les travaux réalisés montrent que les différentes variables, scolaires, socio-économiques, résidentielles, familiales, interagissent pour déboucher sur des formes de rupture ou disqualification sociales, souvent précédées de rupture scolaire. Est souligné ainsi le handicap que constitue l’absence de titre scolaire. Mais les devenirs sociaux restent néanmoins très divers. En revanche, des dispositifs conçus pour faciliter l’accès à une formation qualifiante pour des élèves en difficulté (par exemple les classes relais) peuvent fonctionner comme un système institutionnel de transition entre rupture scolaire et précarité sociale.
Les différents constats dressés nous invitent à travailler dans plusieurs directions. Le champ des apprentissages à l’école est des plus prioritaires. Celui du repérage des difficultés, chez les adultes, concernant les apprentissages fondamentaux est également à explorer. Enfin, les politiques publiques permettant l’insertion/réinsertion doivent être interrogées.
2- Des réponses au plan éducatif par les méthodes d’apprentissages innovantes, par l’usage des TICE
Les recherches réalisées dans le cadre de cette action ont permis des avancées importantes dans notre compréhension des effets des situations sur le fonctionnement intellectuel. Ces travaux ont débouché sur des publications dans des revues internationales à forte visibilité. Certains résultats ont également été diffusés dans plusieurs médias grand public nationaux et internationaux. Sur le plan des applications, l’action s’est engagée dans des partenariats avec plusieurs établissements scolaires de l’Académie de Poitou-Charentes dans le but d’amorcer le développement et la mise en œuvre d’aménagements des situations scolaires, repérés en laboratoire, et de favoriser les échanges avec les acteurs de l’éducation.
Ainsi, deux plateformes d’étude de la production écrite et de son acquisition, en particulier sur les aspects orthographiques, ont été mises en place au cours du contrat de projet :
Une plateforme « classe numérique » est maintenant opérationnelle pour des opérations de recherche.
Une plateforme « oculométrie » a été développée autour du logiciel « Eye and Pen », outil de recherche développé conjointement par la Mshs et le laboratoire CeRCA et distribué par la société Octarès Editions à Toulouse. Cette plateforme, mobile, permet d’enregistrer et d’analyser en temps réel les mouvements oculaires et graphomoteurs du rédacteur, concourrant ainsi à la compréhension de la dynamique des traitements en jeu dans l’écriture manuscrite.
Et, un outil de diagnostique des difficultés en langage écrit chez les adolescents et les adultes ayant un faible niveau de maîtrise de l’écrit a été développé :
ELEA 2, une échelle de positionnement en Lecture – Écriture pour Adultes en formation. Cette échelle s’appuie sur les connaissances développées par les chercheurs sur les différents processus cognitifs et psycholinguistiques (à la fois généraux et spécifiques à l’écrit) susceptibles d’être impliqués dans les difficultés observées.
Concernant le traitement en temps réel de la coréférence au cours de la production écrite de texte, les analyses des données off-line ont permis de mettre évidence que les plus jeunes élèves se différenciaient des plus âgés par une attention spécifique sur les dimensions locales de la narration au détriment de la dimension discursive. Les analyses des données de temps réel ont révélé que les plus jeunes élèves, comparés aux plus âgés, consacraient plus de temps à écrire mais moins de temps à explorer les images pour produire leur narration.
Pour ce qui est de l’étude du lien entre les compétences en lecture et les performances en production écrite, les premières observations indiquent qu’il semble que les mesures de lecture de mots (en terme de qualité des représentations lexicales) soient liées au nombre d’erreurs lexicales produites. En revanche, les erreurs de type morphologique semblent liées plutôt à la compréhension de textes et aux représentations sémantiques des mots. D’une manière générale, les meilleurs lecteurs produisent moins d’erreurs d’orthographe. Toutefois, les résultats aux tests de lecture à voix haute mettent en évidence un fait surprenant. En effet, il semblerait qu’il n’existe pas de lien entre les erreurs produites à l’écrit et celles générées en lecture. Il s’agit d’un résultat intéressant à approfondir lors de futures recherches en proposant des tâches similaires en dictée et en lecture et en comparant les erreurs produites par les enfants dans ces deux situations.
Un dispositif de formation pilote « MIMETIC » a été élaboré et développé. Grâce aux données collectées, le dispositif a été amélioré et est opérationnel aujourd’hui en trois langues (français, espagnol et portugais). Le parcours de formation incluant le dispositif MIMETIC, de niveau Master, est mis en œuvre depuis la rentrée universitaire 2012. Le parcours de formation, à destination des enseignants du secondaire, continue à être mis en œuvre par le CEPEC de Lyon, partenaire du laboratoire TECHNE.
Un second logiciel est en phase de développement et de teste. Il permet d’enregistrer et analyser le comportement visuel d’un utilisateur travaillant sur poste informatique. Par « comportement visuel » on entend les mouvements de la tête et des yeux qui permettent de faire des hypothèses sur la zone de l’espace vers laquelle le regarde se dirige. Il s’agit du logiciel HBA (Human Behaviour Analysis) qui a pour but d’automatiser le dépouillement de vidéos dans le cadre d’une recherche des postures d’un utilisateur face à un terminal informatique. Par ailleurs, le développement du logiciel doit intégrer une contrainte majeure, l’usage de technologies courantes. Ceci implique que l’analyse devra se faire à partir de vidéos capturées avec des caméras standards, généralement désignées par « webcams ». Les premiers essais d’analyse automatique ont montré que le logiciel détectait correctement les mouvements de la droite vers la gauche et vice-versa. Les résultats sont en cours d’exploitation.
3- Des réponses au plan des politiques publiques par une mise en perspective des outils juridiques de la cohésion sociale.
Aujourd’hui, les politiques locales d’insertion sociale et de cohésion sociale s’appuient en partie sur l’Insertion par l’Activité Economique (IAE).
Les premiers enseignements de notre recherche, ainsi que les entretiens d’ores et déjà réalisés, confirment amplement l’intérêt de ce champ d’étude aussi bien pour le demandeur, la Région Poitou-Charentes, que pour l’Université de Poitiers. L’insertion par l’activité économique, les politiques locales qui la mettent en œuvre, font intervenir de nombreux acteurs de notre tissu social, économique, institutionnel, administratif et politique. Incidemment, l’étude semblerait révéler que, sinon l’IAE du moins l’objectif qu’elle vise (la cohésion sociale), passe par des canaux « extra-juridiques », au sens d’informels, voire sans filet juridique quand ce n’est pas contra legem.
Pour améliorer ce contexte juridique, il résulte de nos premières recherches, et des observations orales de nos interlocuteurs, que trois axes peuvent être explorés. Nos interlocuteurs, en particulier, paraissent insister, en premier lieu, sur une rénovation et une clarification du champ d’intervention et d’action de l’IAE. L’organisation territoriale et administrative concernant la mise en œuvre institutionnelle de l’IAE pourrait être précisée. En troisième lieu, les modes de financement devront sans doute être repensés. De ces trois axes, nous pouvons suggérer un premier questionnement scientifique quant aux conclusions de notre étude en évoquant les contradictions de l’IAE.
Les conclusions de notre étude consacrée à l’IAE en Poitou-Charentes devront donc proposer des pistes pour réduire les tensions propres aux politiques de l’IAE : il s’agit d’offrir aux décideurs publics et aux acteurs privés les moyens de clarifier, dans la perspective dessinée, le cadre juridico-financier de la cohésion sociale et territoriale afin d’en faciliter la mise en œuvre.
Un second volet aussi important que le premier concerne les politiques publiques de prévention, d’éducation, de promotion de la santé et leur participation à la lutte contre l’exclusion représentent l’un des défis majeurs des systèmes de protection sociale contemporains.
Le travail réalisé a permis de faire :
Le travail très important réalisé dans le cadre du programme « Apprentissage, éducation et cohésion sociale« , a donné lieu, notamment, à :
– Des publications scientifiques nombreuses
– Une couverture médiatique d’actions « phares »
– Des développements en termes d’applications
– Des actions de formation aux outils développés
– Des outils de dissémination des actions du programme
Un bilan de l’impact de ce programme sera réalisé fin 2015 et disponible sur le site MSHS.