La Maison des Sciences Humaines et Sociales (MSHS) de Poitiers renforce sa présence en ligne avec la création de son compte LinkedIn ! Cette nouvelle vitrine numérique permet de valoriser les projets de recherche, les événements scientifiques, les formations, les appels à communication, ainsi que les initiatives des laboratoires hébergés…
Destinée aux chercheur·e·s et aux personnels, cette page a pour ambition de fédérer une communauté autour des Sciences Humaines Économiques et Sociales, en diffusant les actualités et en facilitant les interactions.
En nous rejoignant sur LinkedIn, vous serez informé·e·s en temps réel des temps forts de la structure : colloques, séminaires, publications, portraits de chercheur·e·s, projets interdisciplinaires, dispositifs d’accompagnement et innovations en SHES.
🔍 Scannez le QR code ci-dessous pour accéder directement à notre page et n’hésitez pas à vous abonner, commenter et partager nos publications !
Rejoignez-nous dès aujourd’hui et participez à la dynamique collective des sciences humaines et sociales à Poitiers !
Si vous souhaitez mettre en avant les activités de votre laboratoire, veuillez remplir le formulaire.
La Plateforme Universitaire de Données de Poitiers (PUD-UP), l’une des trois plateformes de la MSHS et relais de l’infrastructure nationale Progedo, accompagne et forme la communauté de recherche SHES dans l’utilisation des données et des méthodes quantitatives.
La PUD-UP reconduit en septembre et octobre 2025, en collaboration avec la faculté de sciences économiques, les trois formations suivantes : Concevoir un questionnaire d’enquête, Accéder aux données quantitatives en SHS, Dataviz : réaliser un graphique efficace. Elles sont assurées par l’ingénieure chargée de la plateforme. Vous trouverez leur descriptif sur le site de la MSHS dans la rubrique Evènements de la PUD-UP. Ces formations sont ouvertes à tout membre des laboratoires fédérés par la MSHS. Elles sont inscrites au catalogue de formation (sur ADUM) des écoles doctorales Humains en société et Humanités, permettant ainsi aux doctorants de valider des crédits de formation. Elles peuvent être aussi ouvertes aux masters.
Dans le cadre de la semaine Data-SHS qui aura lieu cette année du 8 au 12 décembre, la PUD-UP proposera deux journées de formation, l’une en cartographie et l’autre en analyse de données d’enquête avec le logiciel R. Le descriptif de ces formations vous sera communiqué prochainement.
La PUD-UP recueille les besoins en formation. Si vous souhaitez vous former aux logiciels libres et méthodes quantitatives en SHS, n’hésitez pas à écrire à gaelle.coz@univ-poitiers.fr. La PUD-UP pourra ainsi organiser des formations adaptées à vos besoins.
Dans cette rubrique, nous vous proposons un focus sur ce qui a été fait et les actions à venir.
1 – Une action de sensibilisation a été organisée sur les « mobilités douces » au cours du 1er trimestre ; cette séance de 3 heures a permis un rafraichissement des règles du code de la route propres aux vélos & trottinettes et d’évoquer le partage de la route en veillant à sa sécurité et à celles des autres. Cette action de prévention a alterné des exposés, des fiches pratiques et des temps d’échanges avec des mises en situation.
2 – La MSHS a postulé à un appel à initiatives Transition Environnementale lancé par le CNRS. Notre dossier a été retenu, parmis 55 propositions. Les cations proposées seront financées à hauteur de 2 000 €.
Cet appel a pour objet de permettre à des structures du CNRS de s‘engager dans une démarche de réduction de leur impact environnemental ou de renforcer des actions déjà engagées. Pour accompagner ce changement, nous avons choisi de mettre en place des actions de sensibilisation sous forme d’ateliers participatifs et de jeux (voir programme ci-dessous). Ces formats interactifs permettent de questionner nos représentations, de mieux comprendre les enjeux environnementaux et d’imaginer collectivement des alternatives concrètes et durables. Au niveau de la MSHS, l’enjeu est de mobiliser l’ensemble de la communauté scientifique, chercheurs comme personnels techniques, pour in fine mettre en oeuvre des comportements permettant de réduire l’empreinte carbone de nos activités. Il s’agit de former et créer une culture commune de la durabilité, capable de transformer en profondeur nos pratiques de production et de diffusion de la recherche.
3 types d’actions de sensibilisation seront proposées
Mobilités douces : Découvrir et s’approprier de nouveaux modes de déplacement (marche, vélo, trottinette, bus, train et covoiturage)
Numérique : Focus pour comprendre l’empreinte carbone liée aux outils informatiques
« Déj Carbone » : Un café + un quizz, le tout en moins d’un quart d’heure pour découvrir différentes thématiques (déchets, eau, énergie, déplacements …)
David Chesnet et François Debien – Assistants de prévention – MSHS
La vie des labos
Étudier et soutenir l’apprentissage des stratégies de lecture entre 8 et 10 ans :
Le projet READS
Le Centre de Recherches sur la Cognition et l’Apprentissage (CeRCA) est partenaire du projet READS, lauréat de l’Agence Nationale pour la Recherche (2024) et dont la responsable scientifique est Anna Potocki (MCF-HDR, LaRAC, Grenoble). Ce projet vise à examiner comment les jeunes élèves découvrent et s’approprient les stratégies de lecture, une fois qu’ils ont acquis le déchiffrage des mots écrits.
La maitrise de la lecture constitue à la fois un objectif majeur de l’enseignement primaire et une condition de la réussite lors des phases ultérieures de la scolarité et bien au-delà. En effet, avec la diffusion du numérique la lecture est devenue indispensable pour la plupart des activités de la vie courante, qu’il s’agisse de s’informer sur les services publics, de consulter un site marchand, ou de chercher du travail. Pourtant, la proportion d’élèves français en difficulté de lecture reste préoccupante et légèrement au-dessus des pays comparables, selon l’étude internationale PIRLS réalisée en 2021 auprès des élèves de 9 ans (Figure 1).
Figure 1 : Comparaison des résultats des élèves français de 9 ans et de ceux des pays de l’Union européenne à l’évaluation des compétences en lecture de l’étude PIRLS de 2021 (d’après le note d’information 23.21 de la DEPP).
Plus de la moitié des élèves entrant au collège en 2024 étaient considérés comme « fragiles » ou « à besoins » vis-à-vis de cette compétence selon l’évaluation nationale réalisée en début d’année scolaire qui utilise une catégorisation légèrement différente de celle de l’étude PIRLS (DEPP, note d’information 25.22). Les quatre années passées au collège ne réduisent que très partiellement la part des jeunes en grande difficulté vis-à-vis de la lecture. En effet, selon l’étude internationale PISA réalisée en 2018 auprès des élèves de 15 ans, plus d’un jeune français sur cinq (21%) ne possédait pas les compétences minimales en compréhension de l’écrit pour poursuivre une scolarité ou s’insérer professionnellement. Cette proportion était en hausse de 6 points en comparaison avec la première étude PISA réalisée en 2000.
D’autres études, réalisées cette fois auprès des enseignants, suggèrent que la compréhension de l’écrit est travaillée moins souvent et moins systématiquement dans les classes françaises que dans d’autres pays comparables. Il est donc important d’apporter des outils aux enseignants pour renforcer l’enseignement de cette compétence fondamentale.
Le projet READS entend s’appuyer sur l’analyse des pratiques de classe ainsi que sur l’observation fine des stratégies des élèves pour proposer des interventions pédagogiques visant à renforcer l’apprentissage de la lecture tout au long de la scolarité primaire. Pour cela, le projet rassemble le LaRAC (Grenoble), le CeRCA (Poitiers), le CIRCEFT (Paris 8) et l’ERCAE (Orléans), laboratoires dont les domaines d’expertise vont de la psychologie cognitive aux sciences de l’apprentissage et de l’éducation. Ce groupement de laboratoires s’est entouré de plusieurs experts européens afin d’inscrire ses actions au plus près des connaissances scientifiques actuelles.
Le projet READS s’inspire d’une définition de la lecture comme une activité guidée par les objectifs et les besoins du lecteurs (« lecture finalisée » ; Potocki et al., 2024). Selon cette définition, maîtriser la lecture c’est savoir organiser la prise d’information dans le ou les textes disponibles afin de répondre au mieux à un besoin d’information. Cela présuppose que le lecteur soit conscient de ce besoin, qu’il se fixe des buts adaptés, et qu’il dispose d’un répertoire de stratégies adaptées aux différents types de tâches auxquels il doit faire face (localiser une information ponctuelle, comprendre un phénomène complexe expliqué dans le texte, résoudre une contradiction ou un conflit entre plusieurs sources d’informations, etc.)
Au sein du projet READS, le CeRCA est plus particulièrement en charge de l’Action 2 intitulée « Acquisition et déterminants des stratégies de lecture finalisée chez l’enfant ». En partenariat avec le LaRaC, le CeRCA mènera une série d’expériences sur le terrain scolaire pour observer les stratégies employées spontanément par les enfants de 8 à 10 ans lorsqu’ils doivent utiliser des textes plus ou moins longs pour répondre à des questions. Les expériences apporteront aussi des informations sur les facteurs individuels (développement du langage, capacités attentionnelles) et situationnels (longueur du texte, difficulté des questions) qui influencent les stratégies. Une large palette de méthodes allant de l’entretien qualitatif à l’enregistrement des mouvements oculaires seront utilisées pour recueillir ces informations. Les résultats seront ensuite utilisés pour imaginer, en concertation avec un réseau d’enseignants, des interventions pédagogiques pouvant amener les élèves à prendre conscience et améliorer leurs stratégies.
Le projet READS fait suite au projet SELEN (2018-2023), dont le CeRCA était chef de file, et qui a également bénéficié d’un soutien financier de l’ANR (http://bapn.univ-paris8.fr/anr/). Centré sur l’enseignement du second degré jusqu’à la licence universitaire, le projet SELEN a permis de développer une plateforme Web qui propose plusieurs dizaines d’exercices de compréhension en lecture (Figure 2). Un programme d’intervention mettant en œuvre cette plateforme a été expérimenté récemment dans plusieurs collèges et lycées professionnels des Académies de Grenoble, Orléans et Poitiers. Le projet READS permettra d’explorer les usages possibles de la plateforme avec les élèves plus jeunes.
Référence bibliographique
Potocki, A., Macedo-Rouet, M., Dyoniziak, Y., & Rouet, J. F. (2024). Entrainer les stratégies de compréhension en lecture finalisée. Rééducation orthophonique, 298.
Jean-François Rouet, directeur de recherche CNRS, CeRCA, Université de Poitiers et Anna Potocki, Maîtresse de conférences HDR, LaRAC, Université Grenoble Alpes
Programme Prioritaire de Recherche Sciences pour l’Éducation
Doté de 35 millions d’euros sur une durée de huit années, le PPR Sciences pour l’Éducation poursuit l’ambition de développer la recherche scientifique française dans le domaine de l’Éducation, en prise directe avec les acteurs du système éducatif, et à des fins d’amélioration des résultats du système éducatif. Il est coporté par l’université de Poitiers et le CNRS.
Contexte institutionnel
En 2021, une lettre de mission cosignée par le Directeur général de la recherche et de l’innovation, la Directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle, le Directeur général de l’enseignement scolaire et le Secrétaire général pour l’investissement confiait la mise en place, puis le pilotage scientifique du Programme Prioritaire de Recherche (PPR) « Sciences pour l’Éducation » à l’université de Poitiers et au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), pour le compte de l’ensemble de la communauté scientifique française. Ce PPR s’inscrit dans le PIA 3 et est doté désormais d’un budget de 35 millions d’euros (2025-2032).
Ce programme s’intègre pleinement dans la stratégie de l’université de Poitiers et dans son écosystème. En effet, l’établissement a placé l’Éducation de qualité parmi ses trois objectifs stratégiques à 5 et 10 ans. Le territoire est également propice à cette question à différents niveaux, notamment : i) « Poitiers capitale de l’éducation » avec les principaux opérateurs de l’éducation nationale ; ii) Labellisation TNE (Territoire Numérique Educatif) ; iii) partenaire du projet I2school. Le CNRS a quant à lui entrepris une vaste initiative de mise en réseau des structures de recherche autour des problématiques éducatives, quelle que soit leur labellisation, par la création d’un Réseau Thématique « Éducation » ; et le défi « inégalités éducatives » est présent dans son contrat d’objectif et de performance (COP).
La recherche en Éducation : constats et objectifs
La vision proposée pour le PPR Sciences pour l’Éducation repose sur un certain nombre de constats.
En France, les forces susceptibles de contribuer à un programme de recherche pour l’Éducation à visée transformatrice sont nombreuses mais dispersées à cause d’un cloisonnement des disciplines, d’une méconnaissance mutuelle des communautés académiques qui s’intéressent à l’Éducation et d’une hétérogénéité des méthodes et objectifs.
La majorité des études menées sur des problématiques éducatives constitue des études dites de « phase 1 », qui examinent une question ou un dispositif de manière locale, parfois sur des bases méthodologiques non généralisables, et selon une démarche principalement exploratoire. La recherche en éducation est ainsi trop souvent empreinte d’un caractère émietté.
Les travaux sur la question de l’Éducation souffrent d’un relatif éloignement des laboratoires de recherche vis à vis des instances de pilotage et des communautés de pratique éducative. Pourtant, pour offrir des solutions viables aux problématiques éducatives contemporaines, ce rapport entre recherche et terrain ne peut plus se satisfaire d’une approche « applicationniste », ni d’une approche purement praticienne.
Si ces constats valent probablement pour d’autres nations, ils n’en constituent pas moins des verrous à lever pour aboutir en France à l’objectif nécessaire d’une recherche translationnelle de qualité et à l’avènement d’un système éducatif basé sur des connaissances établies selon des critères scientifiques.
Le PPR Sciences pour l’Éducation entend ainsi promouvoir des travaux basés sur une posture de résolution de problèmes et qui s’inscrivent dans la mise en place de recherches collaboratives dans lesquelles différents acteurs (chercheurs et praticiens du monde éducatif) œuvrent ensemble dès le début du projet. Il s’agit de promouvoir une recherche interdisciplinaire et dont les effets auront des répercussions mesurables et significatives pour contribuer en enjeux de l’Éducation : réduction du déterminisme social dans la réussite et l’accès aux études, solutions pour l’inclusion des élèves à besoins particuliers, ingénierie de l’orientation scolaire et professionnelle, développement des compétences du XXIeme siècle.
Organisation et modalités d’action
Le Comité d’Orientation Scientifique et Stratégique (COSS) est présidé par les porteurs scientifiques du PPR (université de Poitiers : Sandrine Gil et Jean-François Rouet ; CNRS : Grégoire Borst et Pascal Huguet). De façon cohérente avec la volonté de stimuler la recherche interdisciplinaire et collaborative, le COSS est constitué pour moitié d’experts scientifiques du domaine issus de différentes disciplines (e.g., psychologie, sociologie, économie, géographie, informatique) et pour moitié des représentants du système éducatif et des partenaires institutionnels (e.g., associations, représentants des différents ministères).
Le PPR est structuré en cinq actions, dont trois sont des actions dites compétitives : les Actions 1 à 3 feront l’objet d’appels à projets dès 2025 via l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) qui est l’opérateur de recherche du PPR.
Actions 1 à 3 – actions compétitives
Les projets financés seront de différents types selon le degré de maturité des questions posées et donc selon leur potentiel d’impact sur le terrain. L’Action 1 financera des projets plutôt exploratoires, consacrés à des questions essentielles mais pour lesquelles la perspective d’une intervention à l’échelle du système éducatif reste conditionnée à l’apport de données nouvelles (études dites de Phase 1). L’essentiel du programme concernera des études dites de Phase 2 (Action 2) dans lesquelles des hypothèses précises concernant l’impact d’interventions éducatives doivent être expérimentées selon des principes méthodologiques rigoureux (taille d’échantillon notamment). Enfin, l’Action 3 vise à financer des projets pour lesquels il existe clairement une base de recherche suffisante pour envisager l’expérimentation (notamment pédagogique) à large échelle, ainsi qu’une estimation des ratios bénéfices/coûts et des impacts secondaires.
Actions 4 et 5
L’Action 4 – Etude Longitudinale des Inégalités Scolaires, ELISco – est plus particulièrement portée par le CNRS. Elle a pour objectif la constitution et le suivi de cohortes d’élèves depuis la fin du primaire jusqu’à la diplomation et l’insertion dans le monde du travail. Il s’agit d’identifier de manière pluridisciplinaire les facteurs qui influencent les choix d’orientation, la réussite académique et l’insertion professionnelle des élèves en fonction de différents facteurs sociaux, environnementaux ou encore comportementaux.
L’Action 5 – Animation, Diffusion, Mutualisation des Actions, ADiMA – est plus particulièrement portée par l’université de Poitiers. Elle constitue le projet de gouvernance global du PPR. Celui-ci comporte la mise en place du COSS et son animation. Il a également pour vocation de renforcer la structuration des travaux et des communautés, en organisant ou en soutenant un programme d’animations scientifiques. Enfin, il appuiera une démarche d’auto-évaluation et de dissémination des résultats des travaux de recherche financés par le PPR.
Pour plus d’informations : ppr.spe@univ-poitiers.fr
Sandrine Gil, Professeure des universités, CeRCA, Université de Poitiers et Jean-François Rouet, directeur de recherche CNRS, CeRCA, Université de Poitiers
Le projet ANTT (Histoires alternatives, transmédialité et fabrique sociale de la vérité : approche interdisciplinaire et de longue durée) a comme point de départ la prise en considération des nouveaux phénomènes médiatiques et communicationnels qui menacent la démocratie libérale : la désinformation, le confusionnisme, les fake news, les révisions du passé.
Associant des historien.ne.s (Criham, CESCM), des philosophes (MAPP), des littéraires (FoReLLIS) et une musicologue (Criham), il cherche, au plan scientifique, à comprendre pourquoi et comment des représentations et en particulier, des histoires alternatives, peuvent émerger en contraposition à des représentations et histoires hégémoniques et faire valoir leur légitimité à dire le vrai, voire à l’hégémonie. Est pris en compte en particulier leur rapport au temps : en mettant ces recompositions des représentations, notamment celles du passé, en rapport avec les projections du futur. Il s’agit d’étudier les régimes de justification, les circulations sociales, médiatiques et transmédiales et les relations avec la fiction de ces histoires porteuses d’avenir(s).
L’activité scientifique de l’équipe comprend cette année deux sessions de séminaires (général ce semestre, thématique « environnement » au second), et le montage d’un colloque international et interdisciplinaire programmé pour l’automne 2026.
Ceci se double d’un volet « science et société » sous forme de recherches-création, comprenant en direction des enseignants et des élèves, la conception et le test d’un outil vidéoludique d’éducation aux médias, qui vise à illustrer et faire comprendre ce qu’est une controverse et potentiellement, la conception d’un spectacle.
Laurence Montel, Maîtresse de conférences en Histoire contemporaine, Criham, Université de Poitiers
Chutes des seniors : quel degré de personnalisation des protocoles préventifs ?
Chaque année, les chutes des personnes âgées en France représentent :
plus de 100 000 hospitalisations et 10 000 décès
une personne sur trois de plus de 65 ans et une personne sur deux de plus de 80 ans
une prise en charge de 2 milliards d’euros dont 1,5 milliard pour la seule Assurance maladie
Dans un contexte de vieillissement de la population[1], la question de la prévention des chutes constitue un enjeu de santé publique et sociétal majeur. De nombreux programmes de prévention ont été mis en place depuis une trentaine d’années mais leur efficacité semble mitigée car trop uniformes et insuffisamment adaptés aux spécificités des publics visés. Par conséquent, la personnalisation des dispositifs de prévention, s’adaptant aux profils à risque des seniors est essentielle pour limiter à la fois l’occurrence et la gravité des chutes.
Le projet CARE « Chutes de la personne Agée : de la pRévention à la rEparation » s’appuie sur les synergies scientifiques pluridisciplinaires déployées au sein de la chaire CERVAL (Chaire d’Études et de Recherche sur le Vieillissement cérébrAL)[2] et vise à développer un programme de recherche interdisciplinaire et participatif mené en collaboration étroite avec les professionnels de terrain permettant d’améliorer les dispositifs de prévention des chutes chez la personne âgée. Le projet ambitionne de construire un ensemble d’indicateurs (physiques, psychologiques, cognitifs, socio-économiques et comportementaux), permettant d’évaluer, de façon pluridisciplinaire, les déterminants et les risques de chute chez les seniors. L’identification préalable des profils des chuteurs orientera la réflexion sur le degré de personnalisation des dispositifs de prévention, menée en concertation avec des acteurs socio-économiques de terrain (professionnels de santé (principalement kinésithérapeutes et ergothérapeutes), décideurs publics, entreprises, associations) dont la connaissance des diverses contraintes potentielles (métier, législatives, éthiques) est fondamentale pour améliorer la faisabilité, l’adaptabilité et l’acceptabilité des dispositifs de prévention envisagés.
[1] Selon l’Insee, à l’horizon 2050 plus du tiers de la population de la France métropolitaine sera âgée de plus de 60 ans contre une sur cinq en 2000.
[2] Chaire transdisciplinaire, inaugurée en novembre 2023 et portée par la Fondation de l’Université de Poitiers, la Chaire CERVAL regroupe chercheurs et équipes de recherche de différents domaines scientifiques de l’Université de Poitiers et vise à favoriser le développement de nouveaux outils d’étude du vieillissement cérébral normal et des maladies neurodégénératives liées à l’âge.
Sandrine Kalenzaga, Maîtresse de conférences en Psychologie, CeRCA, Université de Poitiers et Cornel Oros, Professeur des universités, LéP, Université de Poitiers
Toutes les images sont reproductibles ; toutes les photographies ne le sont pas.
Le titre du projet « La photographie non-reproductible », ne semble paradoxal qu’en raison d’une réputation de la photographie fondée sur son usage en tant que médium de reproduction d’images et de « vues », et en tant qu’objet dévalué par le tirage industriel et l’imprimé depuis le tournant du 20e siècle.
Le succès de ces techniques a occulté d’autres procédés photographiques, non reproductibles, à commencer par l’héliographie de Niépce, dont on fêtera le bicentenaire en 2026 et 2027 comme étant celui de l’invention même de la photographie : c’est en effet la première image obtenue et fixée dans une chambre obscure par l’action de la lumière sur une surface photosensible. Le daguerréotype, la plus célèbre des inventions françaises (1839), n’est pas davantage reproductible, car la plaque de métal poli miroitante offre, selon l’angle de vue, l’image en positif et en négatif sur le même support irréductible.
Il s’agit dans ce projet pluridisciplinaire (histoire de la photographie, esthétique, physique, patrimoine, histoire, histoire de l’art, cinéma, littérature) de rouvrir une idée de la photographie dans sa dimension matérielle, d’abord en inventoriant ses procédés anciens et contemporains (par exemple le polaroïd et les positifs directs, ou encore l’hologramme sur nos cartes bancaires).
La diversité des objets-images photographiques implique des techniques, des gestes, des intentions et des usages différents. La reproduction de l’image seule (par exemple les versions numérisées disponibles sur le web) oblitère format, verso voire état de l’objet qui sont des dimensions incessibles de l’expérience informationnelle ou sensible des photographies.
Les approches conjointes des chercheurs et chercheuses des laboratoires FoReLLIS, PPrime, CRIHAM et PalEvoprim de l’Université de Poitiers permettront à la fois de mesurer le type et le degré des pertes entraînées par la reproduction des images (cf. Benjamin, 1935), et de mieux comprendre techniquement, historiquement, esthétiquement, scientifiquement les valeurs, les qualités ou les informations factuelles qu’un original en photographie, fût-il multiple, comporte en complément de l’image qu’il détient.
Nous interrogerons, depuis l’ère des écrans, la constance ou la nouvelle pertinence de leurs usages, en archive, en sciences comme en arts, dans l’usage documentaire comme dans l’expérience affective.
La première séance du séminaire mensuel se tiendra le vendredi 19 septembre à 14h, salle Mélusine de la MSHS. Elle a pour titre « Vrai que la lumière fausse » (Beckett) : y seront interrogées les transformations subies par l’image selon l’angle de vue par lequel on approche une photographie.
Le séminaire est ouvert aux collègues de différentes disciplines et aux étudiant-e-s à partir du master.
Le projet 2IR (Impulsion interdisciplinaire Recherche), lauréat de l’appel à projet UP-Squared (PIA4), « La photographie non reproductible : corpus et usages » a obtenu, conjointement avec le projet CEVEC-CSTI « La Photographie : une culture à développer » à l’Université de Poitiers, le label national « Bicentenaire de la photographie » du ministère de la Culture.
Anne-Cécile Guilbard, Maîtresse de conférences en Littérature française et Esthétique de l’image, FoReLLIS, Université de Poitiers et Jérôme Pacaud, Maître de conférences, PPrime, Université de Poitiers
Situé à la croisée de la géographie et, plus largement, des sciences sociales, de la communication interculturelle et des arts, le projet prend les lieux communs au pied de la lettre : comment créer les « communs » du savoir – des lieux, des ressources et du sens – accessibles à toutes et tous ? L’interrogation porte sur ce qui constitue et encourage le partage d’espaces et de topoï, tout en assurant le caractère inclusif et ouvert des communautés qui se créent à travers ces partages. Les « communs » sont à la fois des ressources accessibles à une communauté (Ostrom) voire à toutes et tous, et des acteurs caractérisés par le fait qu’ils sont concernés par une même réalité de manière égale. En ce qui concerne la science ouverte, qui se veut un bien commun, nous posons la question s’il est suffisant de la mettre à la disposition de toutes et tous, car l’accès à ces ressources est toujours régulé par des exclusions implicites, et, ceci en est l’une des conséquences, de moins en moins de « communs » s’en sentent concernés. Autrement dit, nous proposons de réfléchir à la co-production de la recherche scientifique – l’art fait science, comment la science fait art – afin d’identifier puis de nourrir ces lieux communs.
Notre réflexion se fera sous l’angle particulier des « spatialités », en s’intéressant en particulier au théâtre et aux arts de la scène comme processus spatialisés de mises en commun. Tous les arts sont certes tributaires de pratiques spatiales, mais le caractère inclusif et fondamentalement intermédial du théâtre contemporain, alliant littérature et poésie, les arts visuels, performances musicales, oratoires et acrobatiques, danse, cartographie et muséographie, le rend particulièrement intéressant comme terrain d’exploration et lieu de rencontre. De la même manière, les spatialités encouragent des formes de travail transdisciplinaires inédites : elles intéressent toutes les sciences sociales et permettent d’éclairer les questionnements propres à chacune de ces disciplines, tout en autorisant des circulations entre elles.
Cette mise en commun transdisciplinaire sera sous-tendue par une interrogation théorique s’inspirant à la fois des modèles de médiation développés en géographie (par exemple la « médiance » développée par Augustin Berque), de la théorie de l’acteur-réseau et des polémiques autour de la recherche-action. Si la pratique de croiser arts et recherche remonte à des temps immémoriaux, son institutionnalisation dans le monde académique s’est effectuée au dernier tiers du XXe siècle. On pourrait cependant faire valoir que dans ce contexte, les pratiques artistiques restent encore largement confinées au statut d’objets d’étude, alors que les arts ont toujours intégré une forte dimension de recherche, comme exemplifiée par le théâtre documentaire. L’un des aspects novateurs que le projet « Lieux communs » met en avant est l’observation d’un protocole de réciprocité et d’interaction : il s’agit d’enrichir les pratiques du savoir en passant par l’expérimentation des méthodes artistiques, leurs propres façons d’agencer, d’observer, d’écouter, de participer et partager.
Dans la lignée d’une science ouverte et participative, nous espérons contribuer à la résilience de l’université face aux crises multiples. En croisant les pratiques et savoirs spatiaux des sciences sociales et des arts, le projet vise à rendre le commun à la communauté universitaire et par là même la rendre plus ouverte. Le projet procède selon deux démarches liées entre elles : d’un côté, la mise en place de terrains, ateliers et médiations organisés avec le CDN Le Méta, la Maison des Étudiants, l’Espace Mendès France, et le Work Package 2 (WP2) Vie du campus d’EC2U ; et de l’autre, des manifestations scientifiques s’appuyant sur les méthodes de recherche-création/recherche-action et des développements récents dans la recherche transdisciplinaire spatialités-théâtre. Ces manifestations scientifiques serviront à s’interroger sur la création de lieux communs dans une perspective transdisciplinaire fédérant des membres de plusieurs laboratoires de l’UP et du groupe Art et recherche du Centre Marc Bloch Berlin.
Marion Picker, Maîtresse de conférences en Études germaniques, MIMMOC
Réseaux
Le Réseau Régional de Recherche en Bande dessinée diffuse le 15 de chaque mois un podcast, « Pignon sur Bulles ». Réalisés par la journaliste BD Marie Lonni, les épisodes présentent l’actualité de la recherche en bande dessinée sur le territoire Néo-Aquitain.
Ce mois-ci elle est allée interroger Estelle Blanquet, maitresse de conférences en didactique des sciences, sur la transmission des savoirs scientifiques par la bande dessinée.
Le 10 juin dernier, la journée de lancement du Réseau Régional de Recherche sur la Légitimation des Politiques Publiques (R3-LPP) s’est tenue à la Maison de la Région à Poitiers. Un soutien institutionnel fort a marqué l’ouverture de cette journée, avec les interventions de Françoise Jeanson, Vice-présidente en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à la Région Nouvelle-Aquitaine, Nicolas Labarre, Vice-président Recherche de l’Université Bordeaux Montaigne, et Virginie Laval, Présidente de l’Université de Poitiers.
L’événement a rassemblé plus de 60 participantes et participants en présentiel et à distance, autour de trois tables rondes. Ces échanges portaient sur les thématiques identifiées en amont avec les chercheurs et chercheuses du territoire :
– Participation, co-construction et co-production des politiques publiques
– Mesures d’impact et évaluations des politiques publiques
– Communication des politiques publiques
Les discussions ont permis d’identifier constats, enjeux et perspectives, pour structurer les travaux à venir. Un résumé des différents échanges est disponible sur notre site web.
Et maintenant ? Place aux groupes de travail !
Dès septembre, trois groupes thématiques seront lancés, chacun correspondant à l’un des axes explorés lors de la journée. Ils ont vocation à faire vivre la dynamique régionale en créant un espace de collaboration et d’échanges entre chercheurs, chercheuses, praticiens, praticiennes et autres acteurs engagés dans les politiques publiques. Vous souhaitez en savoir plus ou rejoindre l’un de ces groupes ? Vous pouvez dès à présent manifester votre intérêt !