Les testaments en Nouvelle-Espagne à travers les
Bienes de difuntos (1): aspects philologiques et culturels


Philippe Pérot

____________________________  

♦ Le testament en bonne et due forme
♦ La clause d'exposition et profession de foi
♦ Le testament de Diego de la Corona
♦ Clause d'exposition et profession de foi
♦ Les dettes
♦ Divers
♦ Les dettes
♦ Créances
♦ Biens immeubles
♦ Esclaves

♦ Œuvres pieuses

♦ Rappel concernant une créance déjà recouvré
e
♦ Situation familiale et dot





Table des matières





















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Par son contenu et son mode rédactionnel, le testament est un acte fondamental pour la connaissance de la vie des personnes qui vivaient aux Indes Occidentales, et des mentalités qui régissaient ces sociétés naissantes en permanente mutation. En effet, le texte testamentaire révèle, implicitement ou explicitement, bien des aspects de la vie morale et matérielle des testateurs et des liens sociaux qui les reliaient à la communauté dans laquelle ils vivaient. Par sa forme, souvent allusive et partielle, il fait appel à notre esprit de déduction et nous laisse parfois, il faut le dire, sur notre faim, par les lacunes qu’il peut présenter concernant certaines dispositions matérielles ; mais ces lacunes n’en étaient pas pour le testateur et son entourage, qui savaient pertinemment à quoi il était fait allusion.

L’acte testamentaire effectué en bonne et due forme était, tout comme en Espagne, rédigé par un escribano et présentait tous les signes nécessaires à son officialisation (signatures, marque officielle de l’escribano) et suivait un patron bien précis. La rédaction avait le plus souvent lieu dans les jours, voire les heures précédant le décès des testateurs, la venue prochaine de la mort précipitant le désir de mettre de l’ordre dans son existence avant de se présenter devant le tribunal divin, et d’exprimer ses dernières volontés civiles ou religieuses. Mais de très nombreuses personnes mourraient intestats, en particulier celles ne possédant que très peu de biens. Parfois, le testament était rédigé avant de s’embarquer pour les Indes ou pour l’Espagne. Dans ce cas, il arrive qu’une allusion soit faite à l’immersion du corps en cas de décès, mais ceci reste très exceptionnel, la mer étant par définition objet de crainte et synonyme de mort, ce qui bien entendu n’incitait pas à y faire allusion, comme le précise Delphine Tempère dans sa thèse doctorale (2). Je n’ai trouvé jusqu’à présent que trois allusions de ce type, que voici :

« […] y el cuerpo si Dios fuere servido que durante el viaje falleciere sea sumergido en lo fondo del mar » Juan de Montoya y Ochoa, testament rédigé le 24 janvier 1693 alors qu’il était en partance de Veracruz pour l’Espagne.

« […] y si muriere en la mar mando que mi cuerpo sea echado al mar como es uso y costumbre » Martín Pimienta, rédigé à Veracruz le 24 mai 1622.

« […] y si Dios fuere servido de me llevar antes de llegar a tierra mi cuerpo sea echado en la mar en la forma acostumbrada » Capitaine Melchor Home, rédigé en mer le 4 août 1621, en route pour la Nouvelle-Espagne (3).


Ces trois formules sont très proches les unes des autres ; cependant, celle employée par Juan de Montoya (en lo fondo del mar) est peut-être moins « pudique » et évoque très directement le milieu marin. Les autres formules sont plus allusives, et l’on sent bien là une certaine crainte, plus directement exprimée à travers des termes neutres (como es uso y costumbre, en la forma acostumbrada).

Il existait également une autre forme de testament, très sommaire, la memoria, à caractère non officiel et qui devait être officialisée par la procédure habituelle des témoignages, faisant intervenir des proches du défunt, qui venaient confirmer le contenu de la memoria. Elle était de forme beaucoup plus libre, rédigée le plus souvent dans les derniers instants du testateur, généralement par une personne présente sachant écrire, et dans des conditions qui, précisément, ne permettaient pas l’intervention d’un escribano. Elle se retrouve aussi assez fréquemment dans les legajos concernant des personnes ne possédant que très peu de biens et de condition très modeste, et se limite souvent à l’expression très brève de quelques menues dispositions. Je ne m’étendrai pas sur la memoria, de contenu beaucoup plus pauvre, mais il convenait de signaler son existence.


Le testament en bonne et due forme suit le patron suivant :

Clause d’exposition et profession de foi – cérémonie et sépulture – messes – œuvres pieuses et mandas forzosas – dispositions touchant à la vie personnelle du testateur (biens meubles et immeubles, dettes, créances, donations, fondation d’une chapellenie, toutes dispositions visant au règlement des affaires temporelles du testateur…) – désignation de l’exécuteur testamentaire, des héritiers et éventuellement d’un tuteur pour les enfants mineurs – date et lieu de la rédaction.

Cependant, comme nous le verrons avec l’exemple que j’exposerai, ce patron peut présenter une certaine souplesse, principalement dans la partie centrale concernant la vie terrestre du testateur, car l’important n’est pas tant de suivre un modèle textuel que d’exposer clairement ses volontés et surtout de ne rien oublier dans ce travail de remise en ordre a posteriori de son existence.


La clause d’exposition et la profession de foi

C’est dans cette première partie du testament que le testateur renseigne sur sa personne : la clause d’exposition présente son ascendance, son lieu de naissance, son état de santé au moment de la rédaction… Cependant, il arrive également que cette partie ne donne aucune information sur son origine familiale et géographique, et se contente d’indiquer le nom du testateur et le fait qu’il soit malade. Apparaît également la profession de foi envers Dieu et envers l’Eglise. Ces divers éléments semblent entrer en résonance les uns avec les autres, comme si la vie sur cette terre, la foi, et la vie dans l’au-delà ne pouvaient être dissociées.

Il apparaît aussi clairement que le testament n’était pas seulement un acte destiné à faire connaître la nature et le montant de son patrimoine, ainsi que les héritiers que l’on désignait. Il s’agissait d’abord d’un acte visant à enraciner le testateur dans la communauté catholique et à assurer le salut de son âme. Tout d’abord, il est rédigé « en el nombre de Dios ». La formule est parfois complétée :

1a en el nombre de Dios todo poderoso

1b en el nombre de Dios en cuyo nombre todas las cosas tienen buen principio y dichoso fin


Vient ensuite une déclaration solennelle, pratiquement toujours identique, adressée à tous ceux qui seront susceptibles à l’avenir de lire le testament, et qui relie le testateur à une communauté : « sepan cuantos esta carta de testamento vieren » ; cette déclaration vient appuyer le rappel de l’identité du défunt, qui se déclare fils d’un tel et une telle, originaire de tel endroit… afin que ne subsistent aucun doute ni aucune ambiguïté sur sa personne.

Après avoir généralement, mais pas toujours, confirmé qu’il est bien celui qu’il prétend être, le testateur signale les circonstances de la rédaction de son testament. Bien souvent, celui-ci est rédigé sous l’empire d’une maladie, et le plus souvent très peu de temps avant le décès : « estando enfermo de cuerpo » ; « estando enfermo de la enfermedad que dios fue servido de me dar » ; « estando enfermo en cama » sont des formules récurrentes. S’il est physiquement malade, le testateur rappelle qu’il conserve cependant toute sa santé mentale, sans quoi son testament ne pourrait avoir de valeur :

2a estando sano en la voluntad y en mi libre juicio y entendimiento y cumplida memoria

2b estando en mi memoria y entendimiento natural. 


Enfin, le testateur, avant de passer à ses dispositions testamentaires, rappelle qu’il croit fermement au Dieu trinitaire et aux dogmes de l’Eglise :

3a creyendo como libremente creo en el misterio de la Santísima Trinidad tres personas distintas y único Dios verdadero.

3b y en todo aquello que tiene y confiesa la Santa Madre Iglesia.


Il va également invoquer le secours de la Vierge Marie :

4a tomando como tomo por mi abogada e intercesora a la siempre virgen y madre de Dios.

4b tomo por mi abogada e intercesora a la Sagradísima Reina de los Ángeles la Virgen María Madre de Dios, Señora nuestra, concebida sin mancha de pecado original para que interceda por mi ante su precioso hijo en el tribunal divino.


Toutes ces invocations et déclarations de foi sont intimement liées à ce qui précède. De plus, le testateur va souvent manifester l’acceptation de son sort, son humilité et sa reconnaissance envers Dieu, même s’il est malade :

5a estando enfermo de la enfermedad que dios fue servido de me dar [le testateur semble dire : « Dieu a jugé bon que je sois malade et, ne connaissant pas quelles peuvent être ses raisons, je l’accepte de bon gré, et lui en suis reconnaissant. »]

5b conociendo cuán cierto es el morir e incierto el cuándo y la obligación que tenemos de reconocer a Dios los bienes y beneficios que nos ha hecho y especialmente yo que indignamente Dios nuestro Señor me ha dado bienes temporales y en esto sólo ha pertenecido a mí el uso de ellos y la disposición para bien de mi alma.


Il apparaît donc que la foi et la vie sont intimement entremêlées dans cette première partie des testaments. Mais cette foi qui est si fortement affirmée était-elle à ce point liée à la vie personnelle ou bien est-ce au moment où l’on voit la mort approcher que l’on ressent le besoin de se tourner vers Dieu ? Il est bien sûr très difficile d’entrer ici dans l’intimité religieuse de ces personnes. Mais la peur de la mort est indissociable de la confiance qu’elles témoignent envers Dieu pour le salut de leur âme :

6a […] mi Señor Jesucristo me perdone mis pecados y deseando poner mi ánima en carrera de salvación, temiéndome de la muerte que es cosa natural a toda criatura viviente, otorgo por esta carta que hago mi testamento […]


Notons ici l’ambiguïté de l’expression que es cosa natural a toda criatura viviente : il est naturel de mourir et/ou de craindre la mort.

6b tomando por mi abogada a la siempre virgen Santa María madre de mi Señor Jesuchristo y a los bienaventurados San Pedro y San Pablo y ángel de mi guarda para que sean intercesores a mi Señor Jesuchristo, tengo por bien de encaminar mi ánima en carrera de salvación y temiéndome de la muerte que es cosa natural otorgo que hago y ordeno mi testamento.


Peur de la mort et confiance dans le salut sont ici intimement liés. Le défunt peut alors procéder à sa première disposition testamentaire, le legs de son âme à Dieu :

7a primeramente encomiendo mi alma a Dios nuestro Señor que la creó y redimió por el precio infinito de su sangre y Pasión.

7b primeramente encomiendo mi ánima a Dios nuestro Señor que la crió y redimió por su preciosa sangre y Pasión.


Il apparaît donc qu’à partir d’un patron commun, chaque testateur va exprimer sa foi et son attachement à l’Eglise de façon plus personnelle. Il est également très probable que les escribanos apportaient également leur touche, avec l’acceptation du testateur. Il est en effet toujours fait allusion à la santé mentale de ce dernier, condition indispensable à la rédaction du testament. Le testateur était probablement amené à approuver telle ou telle formule ou à en rejeter telle autre… Cependant, on ne peut s’empêcher de penser que le degré de gravité de sa maladie influait très vraisemblablement sur ses capacités intellectuelles et que l’escribano était pour une bonne part dans la formulation du texte. A contrario, lorsque le testament présente des dispositions complexes et précises, la santé mentale du testateur semble ne faire aucun doute.   


Le testament de Diego de la Corona (4)

J’ai choisi de présenter certains passages particulièrement instructifs du testament de Diego de la Corona, d’une longueur inhabituelle, l’objectif étant d’analyser ce que le texte nous révèle, directement ou indirectement, de la vie personnelle et professionnelle du testateur, ainsi que sa façon d’exprimer ses volontés et dispositions. Cet exemple sera surtout l’occasion de faire, au fil du texte, des remarques plus générales sur le contenu des testaments que je rencontre dans mes recherches.

Diego de la Corona est décédé chez lui à Puebla, le 14 mars 1598 et était originellement établi dans la région de Gênes, ce qui ne nous surprendra pas, étant donné les liens financiers et commerciaux étroits entretenus par la Couronne de Castille et Aragon avec cette région de la Méditerranée. Il est peu fréquent de trouver dans les liasses la date exacte du décès des personnes. Sa mort est annoncée par Alonso Álvarez, qui se révèle être son beau-père et habitait la même ville, à l’alcalde ordinario (5) Pedro Calderón Vargas. Un acte est rédigé qui atteste donc de cette annonce (6). Le testament a été rédigé le 25 février, manifestement sous la dictée du testateur, l’organisation interne du texte et certains passages le démontrant clairement.


Clause d’exposition et profession de foi

en el nombre de dios amen, sepan cuantos esta carta de testamento ultima y postrimera voluntad vieren como yo diego de la corona vecino que soy desta ciudad de los angeles de la nueva españa natural que soy de la ribera de genova de puerto mauricio hijo legitimo de nicolas colon y de catalina ricardo difuntos que sean en gloria estando como estoy enfermo en el cuerpo y sano en la voluntad y en mi libre juicio y entendimiento y cumplida memoria tal cual dios nuestro señor fue servido de me dar creyendo como bien y verdaderamente creo en el misterio de la santisima trinidad padre hijo y espiritu santo tres personas en un solo dios verdadero tomando como tomo por mi abogada  y intercesora a la siempre virgen y madre de dios que ruegue a su precioso hijo mi señor jesucristo me perdone mis pecados y deseando poner mi anima en carrera de salvacion temiendome de la muerte que es cosa natural a toda criatura viviente otorgo por esta carta que hago mi testamento en la manera siguiente

primeramente encomiendo mi anima a dios nuestro señor que la crio y redimio por su preciosa sangre y pasion y cuando la voluntad de dios fuere servido de me llevar desta presente vida…  [s’ensuit la disposition concernant la sépulture] (7)


Le début du testament correspond parfaitement au canon habituel. Ce passage était par sa nature même le moins susceptible de présenter des variantes d’un testateur à l’autre, étant donné que, d’une part, c’est ici qu’est exprimé l’état de santé physique, la maladie, et mental, un jugement sain, de la personne et, d’autre part, son attachement à la foi catholique et son désir de conduire son âme vers le salut. Tout ceci étant bien évidemment absolument capital, les formules se devaient d’être ritualisées et ne pouvaient donc être modifiées de façon significative. Quant à l’évocation de l’origine familiale et géographique, elle n’apparaît pas systématiquement.


Les dettes

yten declaro que joseph de corona mi primo hermano murio en mi casa y me dejo un cañon de escopeta el cual yo vendi en 46 pesos y por otra parte le soy deudor de 20 pesos y el susodicho es natural del puerto mauricio ribera de genova quiero que mis albaceas avisen a la dicha parte y lugar para saber y entender si tiene herederos forzosos que yo entiendo los dejo y habiendolos con recaudos que para ello traigan se paguen los dichos 66 pesos de oro comun y no habiendolos mis albaceas manden decir de misas la dicha cantidad de pesos de oro por el anima del dicho joseph de corona porque asi es mi voluntad 


Diego de la Corona avait peu de dettes, mais beaucoup de créances, ce qui n’était pas plus avantageux étant donné que le taux de recouvrement des dettes/créances était particulièrement faible, et inversement proportionnel au désir de rembourser ce qui était dû, tel qu’il était exprimé théoriquement dans les testaments. La plupart du temps, tout du moins selon ce que les documents nous donnent comme informations fiables, les sommes n’étaient que très rarement récupérées et si les héritiers, bien souvent, ne pouvaient rembourser les dettes de leur parent défunt, bien souvent également, et en toute logique, ils ne récupéraient pas les créances dont bénéficiait ce dernier. Ceci démontre un certain décalage entre le code d’honneur et la volonté de rembourser, explicitement affirmés, et la réalité : soit les personnes se trouvaient vraiment dans l’incapacité de rembourser ce qu’elles devaient, ce qui devait être le cas le plus fréquent – mais ce qui démontre aussi une certaine légèreté quant à l’acceptation de s’engager de part et d’autre dans des transactions finalement à haut risque –, soit elles ne voulaient pas rembourser et faisaient tout pour se soustraire à leurs obligations, ce qui donnait lieu à des procès parfois interminables. 

Concernant ce passage du testament de Diego de la Corona, qui nous apprend qu’il avait de la famille installée à Puebla, la dette est en fait double et le testateur se montre très scrupuleux. En effet, ne pas agir ainsi, au moins dans le testament, mettrait gravement en danger le salut de son âme, ce qui souligne le caractère conjuratoire du texte. Il donne des instructions « transatlantiques », si l’on peut dire, ce qui en soi était le cas de loin le plus fréquent, mais ce qui par ailleurs compliquait considérablement les choses, d’autant plus que dans ce cas, il s’agit de contacter des héritiers se trouvant hors d’Espagne, en territoire génois.


Divers

yten declaro que yo fui albacea testamentario de antonio de tal cuñado de horacio ginobes y me acuerdo se llamaba antonio gonzalez y como tal albacea […]


Ce court extrait révèle explicitement que le testateur est en train de dicter à l’escribano. De plus l’organisation interne du texte en est aussi une preuve évidente. Voici comment elle se présente :

Clause d’exposition – enterrement et sépulture – messes – œuvres pie et mandas forzosas (8) – obligations du défunt en sa qualité d’héritier d’un certain Nicolás Berrio – dettes – messes – divers – dettes – divers – créances – biens immeubles – créances – divers – biens immeubles – esclaves – biens divers – créances – biens divers – créances – biens divers – créances – dettes – œuvres pieuses – divers – situation familiale et dot – désignation de l’exécuteur testamentaire, des héritiers et d’un tuteur pour ses enfants mineurs – date et lieu de la rédaction – biens divers – créances.

Tout ce qui concerne la vie en ce bas monde est présenté de façon désordonnée, le testateur dictant les choses au moment où elles lui viennent à l’esprit. Il ajoute même, le même jour, des clauses après les indications de date et de lieu de rédaction, qui généralement clôturent tous les testaments. Il arrivait également que des clauses soient ajoutées plusieurs jours après la rédaction initiale. Il avait donc à cœur de ne rien oublier. De plus, son décès ayant eu lieu trois semaines plus tard, on peut supposer qu’il n’était pas encore trop gravement malade, ce qui lui permit d’utiliser pleinement ses capacités intellectuelles. Tous les testaments sont loin d’être aussi précis et détaillés : bien souvent, le testateur se contente d’exprimer sa foi, de donner quelques instructions minimales – lieu de sépulture, cérémonie, messes, quelques œuvres pies, le cas échéant les dettes et créances. Quoi qu’il en soit, il est impossible d’affirmer que le testament soit toujours un reflet fidèle de la vie du testateur, dans la mesure où il était trop souvent rédigé au tout dernier moment et, par là même, souvent très partiel. En effet, rien ne nous garantit que les testateurs ne commettaient aucun oubli concernant des dispositions pourtant importantes. Le testament est au mieux une photographie de la vie de la personne telle qu’elle se la représente au moment où il est rédigé.

Les activités et la situation personnelle du testateur étaient aussi fondamentales car elles conditionnaient la richesse informative du testament : plus le testateur était désargenté et dans une situation sociale défavorable, comme les marins, grumetes et pajes de nao, ou bien les soldats, plus le testament était pauvre et se résumait alors bien souvent, quand il existait, à une simple memoria hâtivement rédigée alors que le testateur était à l’agonie… Nous allons voir que Diego de la Corona ne faisait pas partie de ces catégories socioprofessionnelles. Le fait aussi que Puebla, contrairement à Veracruz, ne soit pas un port, impliquait logiquement une population beaucoup plus enracinée sur le territoire de la Nouvelle-Espagne, et ayant par conséquent développé des activités professionnelles et des relations sociales riches et variées. Les testaments de ses habitants reflètent donc assez régulièrement ces caractéristiques, bien que de façon partielle, car ils ne sont que le reflet de leur vie au moment même de la rédaction de l’acte testamentaire, comme nous l’avons dit. Concernant Veracruz, l’immense majorité des personnes qui y sont décédées étaient des marins, personnels des navires ou soldats, rarement dans une situation financière avantageuse, et simplement de passage le temps du mouillage de leur flotte dans le port, à savoir moins d’un an.


Les dettes

yten declaro que yo compré a diego lopez botello el tejar de ladrillo donde al presente estoy en cantidad de pesos de oro y en parte de ella pedro de anzures vecino desta ciudad hizo embargo por decir que unos pedazos de tierra que estan inclusos en las tierras del dicho tejar eran suyos y asi por la justicia se hizo embargo de 1900 pesos de oro comun que estos son los que debo de resto de toda la cantidad en que se me vendio el dicho tejar y asi quiero que habiendo desembargado los dichos pesos de oro se paguen y mis albaceas tomen recaudos bastante de ellos y lo declaro asi por descargo de mi conciencia


Ce passage, concernant cette fois une dette conséquente, nous introduit dans les activités de Corona, qui avait donc acheté une briqueterie. Nous allons voir que ce n’était là qu’un des aspects de ses activités : il était en effet très fréquent que l’on exerce parallèlement deux ou trois activités complémentaires.

Les relations entre les habitants de Puebla n’étaient évidemment pas toujours au beau fixe, et les actions en justice devaient être nombreuses pour ce genre de conflit lié à la propriété des terrains. Le paiement intégral de la briqueterie n’ayant pu être mené à bien, Diego de la Corona demande à ce que cela soit fait par son exécuteur testamentaire, ce qui lui permet surtout, comme il le dit clairement, de décharger sa conscience de toute dette financière susceptible de lui être reprochée devant le Tribunal divin.


Créances

yten declaro que bautista bocheto maestro del arte de la seda por escritura me es deudor de 250 pesos de oro comun para en cuenta de la cual me ha pagado 20 pesos y el susodicho esta en la ciudad de mexico y envie la dicha escritura a antonio conte vecino de la dicha ciudad y mercader en ella quiero que la dicha escritura mis albaceas la cobren y por virtud de ella hagan la tal cobranza

yten declaro me debe julian gonzalez vecino desta ciudad 133 pesos de oro comun como parecera por cuenta de mi libro y para en cuenta dellos me ha dado unas ruedas para un carreton las cuales se descalfen sabiendo lo que valen

yten declaro que yo tengo contra hernan perez tejedor de tafetanes vecino que fue desta ciudad una carta de justicia de cantidad de pesos de oro que me debe la cual tengo en mi escritorio y se cobren
 
yten declaro que pedro cano vecino que fue desta ciudad y ha difunto y sus bienes me deben 110 pesos de oro comun de resto de añir que le vendi y la mujer del dicho su marido me fue pagando algunos pesos de oro en jerga y otras cosas y quedo de acabarme de pagar y asi me los debe la tal mujer y se cobren de ella y de quien y con derecho deba

[…]

yten declaro que pedro gutierrez tejedor de pasamanos me es deudor por escritura que tengo en mi poder de 20 pesos y medio y que por otra parte me es deudor de 10 pesos de unos telares que le vendi mando se cobren todos los dichos pesos de oro 

 yten declaro que jhoan gutierrez tratante que conoce catalina vasquez mi mujer me es deudor de 34 pesos de resto de mas cantidad de que tengo escritura en mi poder mando se cobren

yten declaro que me debe domingo perez porte labrador en la cienaga de huejotzingo mi cuñado 172 pesos de oro comun que le presté como parecera por cuenta de mi libro y ha quedado de me los pagar en maiz a como valiere el dia del entrego mando se cobre

yten declaro me debe isidro de garcias texedor de tafetanes 14 pesos y 3 tomines de resto de una cedula que en mi poder tengo suya mando se cobren

yten declaro me debe tomas de chavez vecino del pueblo de orizaba 7 pesos de un caballo que le vendi y tengo cedula contra el mando se cobren

yten declaro que yo tengo cuenta en mi libro con jhoan de roa anzures de dineros que le he dado digo de un carro y mulas que le di y ha echado cantidad de lana para en cuenta de la tal deuda y asi mis albaceas se sienten  a cuentas con el susodicho y lo que pareciere deberme se cobre de él 


Les dettes et créances, même très minimes, sont généralement consignées avec exactitude dans les testaments, ne serait-ce que pour tenter de garantir leur recouvrement, au profit soit des héritiers dans le cas des créances, soit de l’âme du testateur dans le cas des dettes. Mais bien entendu, il est fort probable que certaines dettes et créances n’apparaissaient pas dans les testaments. Il est très fréquemment fait appel implicitement à l’honnêteté du débiteur ou du créancier par une formule équivalente à celle que l’on trouve ici (lo que pareciere deberme se cobre de él / lo que él dijere, etc.).

Ces deux extraits présentent la quasi-totalité des créances du testateur apparaissant dans le texte, en tout cas celles qui sont pour nous les plus intéressantes, car elle sont très révélatrices des activités exercées par Diego de la Corona : activités marchandes au sens très large du terme, puisqu’il avait des contacts avec des professionnels du textile, l’une des activités les plus développées à Puebla, sans oublier ses activités de briquetier. Il avait également vendu des métiers à tisser, les ateliers étant à cette époque très nombreux à Puebla. En 1604, ils étaient au nombre de 35 (9). De plus, les séquences citées ci-dessous nous donnent des indications sur l’aire géographique où le testateur exerçait, une zone allant de Mexico à Orizaba, petite ville située à mi-chemin entre Puebla et Veracruz. Parfois également, il se faisait payer en nature, ici des roues de chariot, du maïs et de la laine (de très importants troupeaux ovins étaient exploités à proximité de Puebla, troupeaux pouvant contenir plusieurs dizaines de milliers de têtes, lesquels permirent une industrie textile florissante à Puebla). Le troc était chose courante, il n’est donc pas étonnant d’en voir ici quelques exemples. Notons enfin que certaines clauses nous renseignent très peu sur la nature même des créances et renvoient aux écritures correspondantes et au livre de comptes que le testateur tenait.


Biens immeubles

yten declaro por mias unas casas bajas (10) con una tienda pared en medio en la collacion de san joseph linde con casas del regidor martin de [?] de vargas y por otra con casas de hernando de espinosa calle en medio y sobre las dichas casas estan impuestos cargados 1000 pesos de oro comun en favor de jeronimo perez de salazar persona que ha sucedido en el y lo ha ido cobrando y lo que he pagado se ma ha dado carta de pago y para en cuenta de lo corrido que se cumplio a quince de enero pasado de este año 4500 ladrillos que son 45 pesos y asi [?] y se pase por lo que el dicho jeronimo perez de salazar dijere.


Certains passages nous donnent des indications sur les propriétés immobilières du défunt. Dans celui-ci, nous apprenons qu’il possédait, entre autres biens immeubles – ses autres propriétés immobilières étaient constituées de trois terrains à bâtir (solares) et d’un terrain sur lequel était construite sa maison d’habitation et la briqueterie, ainsi qu’une maison dans la paroisse de San José, qu’il louait à un certain Antonio de Robleda – une maison qui était donc hypothéquée en faveur d’un certain Jerónimo Pérez de Salázar, à hauteur de 1.000 pesos. Le taux pratiqué était de 7,1 % (11), ce qui produisait une rente annuelle de 71 pesos. La Corona indique que son dernier versement, en date du 15 janvier 1598, a été fait en nature sous la forme de 4.500 briques pour une valeur de 45 pesos. Un lot de 100 briques était donc facturé 1 peso par Corona. Il devait donc encore de l’argent à Salázar au titre de cette échéance. Nous retrouverons plus loin des allusions à ses activités de briquetier et pourrons faire un rapprochement à partir de la déduction que nous venons ici d’effectuer concernant le prix des briques.


Esclaves

yten un negro llamado francisco de tierra congo

yten una negra llamada francisca de la tierra quel dijere 

yten declaro me debe juan maria 200 pesos de una negra que le vendi y se cobren


Comme de très nombreux poblanos qui en avaient la nécessité et les moyens, Diego de la Corona possédait des esclaves. Nous n’apprenons pas grand-chose sur eux, malheureusement, comme cela est bien souvent le cas, sauf dans quelques rares exceptions. Ici, nous apprenons que l’un d’entre eux était originaire du Congo, et que l’autre, une femme, était d’origine inconnue. Ceci nous rappelle que l’Afrique intérieure était alors très mal connue et que le commun des mortels en avait une représentation extrêmement sommaire. Les prénoms donnés aux esclaves lors du baptême, qui était théoriquement obligatoire, ne brillaient pas par leur originalité et étaient encore plus restreints dans leur diversité que ceux donnés aux Blancs, déjà bien plus limités qu’aujourd’hui. Ici les deux esclaves portaient en fait le même prénom décliné au féminin et au masculin. Plus intéressante est l’indication du prix auquel il a vendu une esclave noire : 200 pesos. Un certain Felipe Luis, pilote décédé à Veracruz, vend à la fin du XVIe ou au tout début du XVIIe siècle, soit exactement à la même époque, 4 esclaves noirs bozales d’Angola pour la somme globale de 641 pesos soit 160 pesos en moyenne, mais il est probable que certains d’entre eux aient coûté plus cher que les autres (12) ; Francisco Tome, dont Felipe Luis était exécuteur testamentaire, avait quant à lui vendu un esclave noir bozal âgé de 18 à 20 ans pour la somme très élevée de 350 pesos, probablement due au fait que le jeune homme était alors dans la force de l’âge (13).

Que sait-on des prix pratiqués en métropole ? La moyenne du prix de vente s’élevait à 134 ducats à Lucena, Andalousie, en 1600, soit 184 pesos, pour une esclave âgée de 20 à 29 ans, et à 163 ducats, soit 224 pesos, pour une jeune esclave de 10 à 19 ans (14), somme assez proches des 200 pesos qu’avait rapportés la vente de l’esclave de Diego de la Corona. Cependant Alessandro Stella (15) indique des prix plus bas dans la période 1579-1584 : sur un corpus de 295 esclaves vendus à Séville, la moyenne est de 70 ducats, soit moins de 100 pesos. En fait, les prix pratiqués en Espagne étaient extrêmement variables selon l’époque (une nette augmentation des prix est observable entre le milieu du XVIe siècle et la fin du XVIIe (16)) le lieu d’achat, l’âge, le sexe, l’état de santé de l’esclave vendu etc…

Malheureusement nous n’avons pas ici d’indication d’âge de ces esclaves, ce qui nous aurait permis d’affiner l’estimation. Cependant, il semble que les esclaves coûtaient plus cher aux Indes que dans la métropole, ce qui serait parfaitement logique étant donné les coûts de transport.

Ces considérations purement mercantiles concernant des êtres humains choquent nos représentations contemporaines, mais il ne faut pas oublier que les esclaves étaient considérés avant tout comme des marchandises et des biens à part entière, bien que les relations esclaves/personnes libres fussent par ailleurs beaucoup plus complexes. Les testaments et inventaires sont d’ailleurs parfaitement sans ambiguïté sur ce point, puisque la formule declaro por mis bienes précédait souvent la mention des esclaves possédés, lesquels représentaient souvent le bien, ou l’un des biens les plus précieux.

Corona n’affranchit aucun esclave dans son testament, mais lorsqu’un testateur le fait, en particulier quand il s’agit d’un ou une esclave enfant ou adolescent, il explique souvent son geste en employant l’expression suivante : por el amor que le tengo y el buen servicio que de él he recibido. Nous pouvons peut-être interpréter ceci comme l’expression d’un amour se voulant paternel, soit véritablement sincère (ce qui ne doit pas être exclu, les relations maître/esclaves étant manifestement beaucoup plus complexes et nuancées que ce que nous avons l’habitude de penser de nos jours ; notons aussi qu’il arrivait régulièrement qu’un maître donne son propre patronyme à son esclave), soit calculé afin de se présenter sous un meilleur jour devant le tribunal suprême…


Œuvres pieuses

yten declaro que yo mande en limosna al dicho monasterio de los descalzos 1000 ladrillos quiero que se le entreguen



Rappel concernant une créance déjà recouvrée

 yten declaro que yo he dado cantidad de ladrillo en el monasterio de jesus maria que dejo fundado en esta ciudad jhoan barranco difunto y he recibido de pedro de ubiña administrador de el 300 pesos de oro comun y tengo en mi poder las cartas de pago del ladrillo que se ha ido echando que me las han ido dando las personas que han tenido a cargo el edificio del dicho monasterio declarolo asi por descargo de mi conciencia 


Ces deux passages font à nouveau allusion aux briques vendues ou données par Corona, qui a donc participé activement à l’édification des édifices religieux de la ville. La somme de 300 pesos correspondrait donc, s’il les a vendues à hauteur de 1 peso les 100 briques, à la quantité non négligeable de 30.000 briques pour un seul couvent. Notons au passage que sa donation de 1.000 briques semble bien ridicule, comparée à la vente que nous venons d’évoquer. Ceci tend à démontrer le caractère purement formel de certaines œuvres pies, comme s’il suffisait de faire preuve d’une générosité minimum pour se mettre en paix avec sa conscience.


Situation familiale et dot

yten declaro que yo soy casado y velado en paz de la santa madre iglesia de roma con catalina vasquez mi mujer hija de alonso alvarez y de maria de anaya los cuales me dieron en dote y casamiento 3100 pesos de oro comun de que otorgue carta de dote ante juan de bedoya escribano publico que fue desta ciudad o ante toribio de mediavilla a lo que me quiero acordar y de nuestro matrimonio hemos habido y procreado por nuestros hijos legitimos a nicolas de corona y alonso y diego y joseph que al presente esta al pecho declarolo asi y por mis hijos legitimos y de la dicha mi mujer y al tiempo que yo me case lleve a poder de la dicha mi mujer cantidad de 2500 pesos de caudal daclarolo asi por descargo de mi conciencia
 
yten declaro que yo case a maria de corona mi hija natural mestiza con julio cesar y lo que le di en dote y casamiento parecera por la carta de dote que en mi poder tengo la cual yo case despues que yo me case con la dicha catalina vasquez y en el dicho dote que el dicho julio cesar otorgo y cantidad que en el se declaran entran 300 pesos de oro comun que un nicolas berrio le mando por clausula de su testamento a la dicha maria de corona y asi mismo se los di con otros 100 pesos por los reditos que montaron los dichos 300 pesos de el tiempo que en mi poder los tuve declarolo asi por descargo de mi conciencia. 


Ces clauses familiales sont particulièrement riches : nous apprenons avec qui Corona était marié, combien d’enfants il a eu de ce mariage, ainsi que leurs prénoms et l’âge approximatif pour l’un d’entre eux, un nourrisson (que al presente está al pecho), la dot reçue. Ces informations sont bien entendu habituelles, bien que parfois moins détaillées (surtout concernant les enfants) et lorsqu’elles n’apparaissent pas nous pouvons déduire le célibat et la non paternité du testateur ; enfin, nous apprenons qu’il avait une fille naturelle métisse, donc née d’une relation avec une indienne ou une esclave noire. Bien qu’elle n’eût droit à rien sur le plan juridique, il indique qu’il l’a mariée à un certain Julio César, dont on apprend plus loin dans le legajo, qu’il devait être originaire de Naples (Julio César de Nápoles). S’agissait-il d’un esclave ou d’un affranchi ? Ceci est fort probable, car un mariage avec une métisse était pour ainsi dire inconcevable pour un blanc. Elle reçut, incluse dans la dot, la somme de 300 pesos de la part de Nicolás Berrio, dont on sait par une autre clause du testament, qui indique que Diego de la Corona était en fait son héritier, qu’il était décédé dans la région de Santiago de Guatemala, ce qui élargit encore le champ des contacts personnels de Diego de la Corona.



Notas

(1). Institution de la Couronne fondée en 1550, visant au rapatriement du capital des Espagnols décédés aux Indes de Castille ; une très importante section des Archives des Indes de Séville lui est consacrée.

(2). « Vivre et mourir à bord des navires espagnols au XVIIe siècle : les hommes de la Carrera de Indias et du galion de Manille à travers les Bienes de Difuntos (1598-1717) », thèse doctorale sous la direction de Mme Annie Molinié, Paris, Université Paris IV-Sorbonne, 2004.

(3). Archivo General de Indias, Contratación, Bienes de Difuntos, respectivement legajos 5585, N. 43 f° 1 verso, 350, N. 2 f° 1verso, et 347, N. 3, R. 1 f° 1 recto.

(4). A.G.I., Contratación, Bienes de Difuntos, 306, N. 11.

(5). Sorte de conseiller municipal, désigné par tirage au sort parmi les habitants de la ville.

(6). A.G.I, Contratación, Bienes de Difuntos, 306, N.11, f° 9 recto.

(7). La transcription des extraits de ce testament respecte l’absence de majuscules, ponctuation et accents du texte original. Cette présentation, qui est pour nous très déstabilisante, présente l’avantage de restituer le premier contact avec le document manuscrit et de mieux nous introduire dans cette pensée très circonvolutive, procédant par enchaînement direct des idées, qu’il nous est souvent difficile de suivre. J’ai simplement écrit les nombres en chiffres, et non en lettres comme dans le texte original, pour faciliter la lecture.

(8). Offrande, souvent très modeste, faite à la paroisse pour aider à la célébration des messes dites au bénéfice des âmes en purgatoire.

(9). Mercedes Gantes-Tréllez, Aspectos socio-económicos de Puebla de los Angeles, Séville, EEHA, 1983, p. 95.

(10). Le pluriel casas doit être compris comme un singulier et ne désigne donc qu’une seule maison, éventuellement répartie en plusieurs bâtiments.

(11). Annie Molinié-Bertrand, Vocabulaire Historique de l’Espagne classique, Paris, Nathan (coll. « Université », 128), 1993, p. 25.

(12). A. G. I., Contratación, Bienes de Difuntos, 269 B, N. 1, R. 16, f° 20 verso / 21 recto.

(13). Ibid., f° 37 recto.

(14). Françoise Orsoni-Avila, Les esclaves de Lucena, 1539-1700, Paris, Publications de la Sorbonne / Presses de la Sorbonne nouvelle [publié par le Centre de recherche sur l’Espagne des XVIe et XVIIe siecles, CRES, directeur : Augustin Redondo], 1997, p. 19.

(15). Alessandro Stella, Histoires d'esclaves dans la Péninsule Ibérique, Paris, Ed. de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, 2000.

(16). Françoise Orsoni-Avila, op.cit., p. 20.