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Monsieur Raymond Cantel |
C’était il y a très longtemps, à la fin des années 60 et au début des années 70. J’étais étudiante à Paris III, en licence de Portugais et Monsieur Cantel était le directeur de l’Institut d’Études Portugaises et Brésiliennes de la Sorbonne Nouvelle. Je me souviens de ces pièces anciennes aux murs tapissés de livres où régnait Margarida, la merveilleuse et maternelle secrétaire de l’Institut. Monsieur Cantel y avait son bureau paisible où – nous étions peu nombreux – il nous délivrait ses cours sur le Padre Manuel Vieira, loin de l’agitation excitante de Censier. En 1972, en année de maîtrise, mon mari partant travailler à Nice, j’étais venu trouver Monsieur Cantel pour lui dire que je ne serai plus là l’année suivante, l’année de la préparation de l’agreg. Nous étions vraiment peu nombreux et Monsieur Cantel était désolé que je passe à côté d’une opportunité unique, où j’avais toutes les chances d’être nommée, non pas tant grâce à mes compétences particulières mais parce qu’en cette première année d’agreg, il y avait pratiquement autant de postes que de candidats. Et c’est alors qu’il me dit cette phrase que je n’ai jamais oubliée venant d’un respectable et charmant monsieur né en 1914 : « Quel dommage, Danielle ! Vous faites donc partie de ces jeunes femmes démodées qui suivent leur mari… »
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